Le trouble réactionnel de l’attachement constitue un diagnostic psychiatrique (DSM-V 313.89).
Il est représenté comme : « des relations de parenté fortement perturbées et s’exprimant de façon inappropriée dans la plupart des contextes, à partir de l’âge de cinq ans, associé à des soins manifestement pathologique ».
On note deux sous-types, un schème d’attachement inhibé et un schème d’attachement désinhibé.
Type inhibé
On observe une incapacité persistante, dans la plupart des situations, à engager des interactions sociales ou à répondre d’une manière appropriée, qui se traduit par des réponses hyper vigilantes, ou nettement ambivalentes et contradictoires. Par exemple, l’enfant se comporte vis-à-vis de sa figure d’attachement, en alternant tentatives d’approches, réactions de fuite et refus de se laisser consoler.
Type désinhibé
Les liens d’attachement sont diffus. Ils se manifestent par une sociabilité indifférenciée et une incapacité à faire preuve d’attachement sélectif. L’enfant aura, par exemple, une familiarité excessive avec des étrangers ou une absence de sélectivité dans le choix des figures d’attachement.
D’après le DSM-V, cette perturbation n’est pas uniquement due à un retard de développement et ne répond pas aux critères d’un trouble envahissant du développement.
On présume que la carence de soins est responsable de la perturbation. On peut constater une négligence persistante des besoins émotionnels élémentaires au sujet du confort, de la stimulation et de l’affection, mais aussi au niveau des besoins physiques élémentaires. Le changement répété de personnes prenant soin de l’enfant peut empêcher l’établissement de liens d’attachements stables et donc créer cette carence.
En 1993, Zeanah et ses collègues ont établi un répertoire des troubles de l’attachement durant l’enfance.
L’absence d’attachement représente des enfants qui ne semblent pas désirer établir une relation privilégiée. On retrouve un détachement émotionnel pouvant rappeler la personnalité dépourvue de tendresse décrite par Bowlby au sujet des jeunes délinquants. Ces enfants ne manifestent pas d’angoisse de séparation.
L’attachement non sélectif
Ce type d’attachement se rapproche du type d’attachement désinhibé que l’on retrouve dans le DSM IV-TR. Ces enfants ont tendance à s’attacher à tout le monde et peuvent utiliser l’attachement comme une sorte d’habileté sociale sans vraiment s’intéresser aux adultes ; ils ne présentent d’ailleurs pas d’angoisse de séparation à leur égard. Zeanah souligne que certains de ces enfants peuvent présenter des comportements à risque et peuvent se mettre facilement en danger. Il constate que les comportements d’exploration sont privilégiés voire même exagéré au détriment des comportements d’attachement.
L’attachement inhibé
Dans ce type d’attachement au contraire, les comportements d’attachement sont exagérés par rapport aux comportements d’exploration. L’enfant est accroché excessivement à une figure d’attachement spécifique et s’intéresse peu à son environnement. On observe une forte dépendance à la figure d’attachement et une détresse extrême en cas de séparation. De ce fait, le parent peut éviter les séparations afin de prévenir l’angoisse de son enfant, mais il se peut également que le parent soit lui-même angoissé par la séparation et utilise la présence de son enfant comme source de réconfort.
L’attachement agressif
Ce type d’attachement présente des enfants ayant recourt à l’agression verbale ou physique comme stratégie destinée à obtenir l’attention du parent. On peut observer parfois une composante auto agressive.
Le renversement des rôles
Dans cette dernière catégorie, on observe la parentification de l’enfant qui va chercher à protéger sa figure d’attachement. Il éprouve une certaine crainte pour le parent pouvant résulter de menaces suicidaires ou de menaces de séparation des parents.
Se libérer d’un trouble réactionnel de l’attachement prendra du temps, mais est possible.
Entourés de professionnels adéquats, l’enfant et ses parents pourront construire un nouvel environnement adapté aux besoins de l’enfant.
L’objectif sera de construire un lien solide entre les parents et leur enfant.
Ce travail inclura un travail sur l’estime de soi de l’enfant et sur ses habiletés sociales.
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