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Photo du rédacteurJulie Bougis

On fait quoi en sexothérapie ?

En sexothérapie, lorsque l’individu est en couple, il est toujours appréciable que les deux membres du couple participent à la thérapie. On peut alors observer la contribution des facteurs relationnels dans l’apparition et la persistance du problème sexuel.

Si les problèmes relationnels du couple ne sont pas directement en cause, ils peuvent quand même nuire à la réussite de la thérapie.

La sexothérapie implique une responsabilité mutuelle. La difficulté que traverse l’un des partenaires n’est pas que son problème, mais concerne bien les deux membres du couple. Il est donc à éviter tout blâme envers le partenaire qui éprouve des difficultés.

En sexothérapie, l’éducation et l’information sont des éléments importants afin de comprendre ce qui se passe et réduire l’anxiété à l’égard du trouble qu’on ne comprend pas forcément.

La restructuration positive est une technique permettant de modifier vos croyances aliénantes. Afin d’améliorer vos relations sexuelles, il est important de modifier vos attentes, vos attitudes et vos scénarios sexuels préétablis. Les individus ont généralement des attentes irréalistes, des croyances erronées, des attitudes négatives qui forment des barrières à la progression thérapeutique. On vous amène à changer vos croyances et pensées négatives contribuant à engendrer votre trouble sexuel et à le perpétuer.

La pornographie a contribué au développement de l’anxiété de performance. Nombreux couples consultent car leur premier objectif est d’avoir une érection forte et un orgasme exceptionnel plutôt que de partager du plaisir à deux. En sexothérapie, nous vous amenons à créer une nouvelle intimité et à profiter pleinement du moment au présent, au lieu de vous observer en train d’accomplir une performance, un record !

Il sera également nécessaire d’aborder les facteurs interpersonnels (comme la colère, une mauvaise communication, un problème de confiance en soi…) afin d’apporter les correctifs appropriés.

Exemple du trouble du désir sexuel

Les troubles du désir sexuel peuvent être long à traiter car ils sont multifactoriels et sont tous particuliers, en fonction des individus.

Lorsque l’individu vient en thérapie de couple, ce trouble peut être travaillé au niveau relationnel. La sexualité est une part importante dans la vie de couple, nous travaillerons donc sur l’amélioration de la qualité relationnelle du couple et sur le développement d’une vision plus réaliste de la sexualité. Il n’est pas question ici d’augmenter la fréquence des rapports !

Les partenaires doivent se parler, parler de leurs sentiments, de leurs sensations, approfondir réellement l’intimité de leur couple.

Ils apprennent à affronter leurs peurs de la sexualité et à devenir plus à l’aise dans ces situations d’intimité.

Le sensate focus

Le sensate focus est un programme de développement des sensations corporelles. Il fait intervenir le toucher, les caresses, les massages durant des activités sexuelles non coïtales et sans stimulation de la zone génitale.

Pour la plupart des couples, avoir une activité sexuelle veut dire avoir des rapports sexuels coïtaux, et c’est justement cet empressement à utiliser directement les caresses génitales qui peut prédisposer une personne à avoir des difficultés sexuelles.

Avec cette technique, nous réapprenons aux partenaires à gérer progressivement l’intimité de leur couple avec des exercices destinés à mettre à l’accent sur la découverte et le développement de leur sensualité. Le sensate focus apprendra à votre couple à être plus attentifs à vos relations intimes, à vivre des expériences sexuelles plus agréables, mais surtout, plus détendues !

Vous devrez renoncer durant une période (quelques jours à quelques semaines) à tout rapport sexuel. L’intérêt sera de recevoir et de donner du plaisir par des caresses mutuelles sans aller jusqu’à l’orgasme. Ces caresses visent à ce que vous redécouvriez le plaisir par le toucher sensuel.

Il existe diverses méthodes de sensate focus. Celle-ci par exemple se décline en trois niveaux.

Le premier consiste à explorer le corps de l’autre, sans toucher les parties génitales. Vous devrez vous concentrer sur les sensations de plaisir, mais également de déplaisir, en les communiquant à votre partenaire.

Le deuxième niveau vous permet d’étendre les caresses aux parties génitales, mais attention, pas de pénétration !

Le dernier niveau étend ces caresses à la pénétration. Vous devrez vous concentrer ici sur les sensations que vous procurent la pénétration.

Ne soyez pas pressé d’atteindre l’orgasme, apprenez à découvrir tranquillement votre corps et le corps de votre partenaire, le plaisir n’en sera que décuplé.

Le résultat est une diminution de l’anxiété et des tensions car vous n’aurez plus à vous préoccuper de donner une réponse ou d’accomplir une performance sexuelle. Vivez le sexe au moment présent !

La masturbation

La masturbation, encore un peu tabou, est cependant reconnue comme une activité sexuelle normale et saine.

Elle permet à l’individu d’être plus réceptif à ses propres sensations corporelles menant à l’excitation puis à l’orgasme.

Les sensations qu’elle procure peuvent aider les partenaires à expliquer à l’autre quelles sont les stimulations qui lui sont agréables.

La masturbation permet de relâcher les tensions sexuelles lorsque le couple s’occupe à résoudre une difficulté sexuelle.

Elle est d’une aide précieuse pour l’individu qui travaille individuellement à résoudre un problème sexuel ou qui ne se sent pas à l’aise de le faire avec son partenaire.

Il peut donc alors vous êtres indiqué de faire appel à une masturbation dirigée. Cela implique de proposer à un individu ou à un couple une masturbation précise qui peut aider à surmonter un problème sexuel.

C’est une technique efficace pour l’anorgasmie primaire et le trouble de l’excitation chez la femme par exemple, ainsi que pour l’éjaculation prématurée et le trouble érectile chez l’homme.

Il peut être conseillé aux femmes d’utiliser un vibromasseur lorsque la stimulation prend du temps ou afin d’augmenter les sensations.

C’est une technique efficace oui, mais qui ne convient pas à tous. En effet, il peut arriver que le couple ou l’individu ne soit pas à l’aise avec la masturbation, pour des raisons personnelles, culturelles, ou religieuse.

Les techniques de compression et de départ-arrêt

Ces techniques sont conseillées dans le traitement de l’éjaculation prématurée afin d’apprendre à reconnaitre ses sensations pré éjaculatoires et à exercer un contrôle sur la fonction éjaculatoire. Elles peuvent se pratiquer seul ou avec son/sa partenaire.

Leurs avantages sont qu’elles sont des solutions à long terme et efficaces, par l’entrainement, vous développerez la capacité de contrôler votre éjaculation. Elles sont naturelles : pas de médicaments à prendre ou de préservatifs désensibilisants à porter !

Comme toutes techniques, elles ont aussi des désavantages… Les résultats peuvent prendre du temps, de 4 à 12 semaines… Cela nécessite donc un engagement fort de la part de l’individu, mais il ne faut pas oublier qu’il est important de pouvoir vivre une vie sexuelle épanouie et sans stress !

La technique de compression ou « squeeze »

Le/la partenaire stimule manuellement le pénis de son partenaire jusqu’au moment où il sent arriver l’éjaculation. Il le signale aussitôt à son/sa partenaire qui cesse alors immédiatement de le caresser et dépose l’index et le majeur sur le dessus du gland. Il/elle exerce ensuite une compression du pouce juste sous le gland, au niveau du frein. Avec cette pression, le partenaire bloque l’afflux sanguin et retarde donc l’éjaculation.

La compression ne doit pas être effectuée trop tôt mais il ne faut pas trop attendre non plus afin que l’éjaculation ne devienne inévitable.

Dès que l’envie d’éjaculer disparait (environs au bout de 5 secondes) on peut cesser la pression.

L’exercice peut alors reprendre après une trentaine de secondes et cela, trois ou quatre fois avant de permettre à l’éjaculation de se faire.

Petit à petit, l’individu aura un meilleur contrôle de son éjaculation. Lorsqu’il y arrive, les exercices reprennent, mais avec le coït vaginal cette fois-ci.

Les résultats de cette technique varient en fonction de l’individu. Après le squeeze, certains auront leur excitation qui remontera direct tandis que pour d’autre, leur excitation aura diminué, tout dépend l’individu.

Ce type de technique doit être effectué seul, ou avec un/une partenaire avec qui il existe une réelle complicité et beaucoup de bienveillance. En effet, le squeeze peut paraitre contraignant et un peu tue-l’amour. Il vaut mieux donc l’éviter avec un/une partenaire d’un soir.

La technique de départ-arrêt

Tout comme pour la technique de compression, le/la partenaire stimule manuellement son partenaire qui devra se concentrer sur sensations physiques. Lorsqu’il est sur le point d’éjaculer, il demande à son/sa partenaire d’arrêter. Après quelques secondes, lorsque le besoin d’éjaculer disparait, le/la partenaire peut reprendre. Le cycle se répète quatre ou cinq fois durant environs 15 minutes et se termine par l’éjaculation.

Petit à petit, le contrôle s’opère et l’individu arrivera à maitriser son éjaculation. Il sera possible alors par la suite de varier les techniques de masturbation, d’ajouter du lubrifiant etc…

Une fois que cette partie là est maitrisée, tout comme pour la technique de compression, les exercices reprennent avec le coït vaginal. Le coït se fera d’abord sans bouger, puis en introduisant petit à petit des mouvements. Il est préférable que le/la partenaire se place au-dessus de son partenaire comme cela, il/elle peut contrôler plus facilement ses mouvements et la profondeur de la pénétration. Par la suite, de nouvelles positions pourront être introduites.

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