En psychanalyse, on entend souvent parler de névrose, psychose, et états limites !
Le terme de névrose est défini par Laplanche et Pontalis (1967) comme une « affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des compromis entre le désir et la défense ».
La névrose se manifesterait par des symptômes qui renseignent sur un compromis passé entre le désir intérieur du sujet et son mécanisme de défense par rapport à la réalité extérieure.
Nous souffrons tous de névrose, car nous devons tous gérer notre monde intérieur en fonction du monde extérieur.
La souffrance, tout comme l’angoisse, sont des phénomènes normaux que tout individu connait au cours de sa vie. L’angoisse démontre dans la réalité tout le travail psychique qui s’effectue lorsque le sujet se retrouve face à certaines situations (tension, deuil, danger…), elle est donc nécessaire à la vie psychique. Elle possède une fonction d’alerte, de signal, afin de prévenir le Moi d’un éventuel danger.
A la source de l’angoisse on note donc un danger réel, vécu historiquement par l’espèce et chaque sujet au cours des premiers instants de la vie.
L’angoisse est un signe clinique des plus fréquent dans les états névrotiques. Celle-ci devient pathologique lorsqu’elle dépasse le contrôle de l’individu.
Elle se décline sous plusieurs formes :
- l’angoisse libre et flottante, qui est constamment dans la vie du sujet.
- l’angoisse lié, où elle se pose sur le corps et s’exprime à travers cet élément du corps.
- l’angoisse paroxystique, qui est la forme aigüe et qui se présente sous forme de crise d’angoisse.
Les troubles de la pensée sont également fréquents dans la névrose :
- Les croyances irrationnelles (pensées magiques souvent accompagnées d’idées obsédantes).
- Les ruminations mentales avec la majoration du moindre problème, des interrogations négatives sur l’avenir.
- Les doutes permanents.
- Les troubles de la mémoire et un sentiment d’insécurité
- …
Mais également les troubles de la personnalité. On peut observer :
- Des difficultés relationnelles (sentiment d’incompréhension par les autres, grande sensibilité lorsque les relations varient).
- Une dépendance à autrui (besoin des autres, besoin d’être accompagné, supporte mal le jugement des autres).
- Sentiment de ne pas être à sa place, de ne pas être apprécié.
- Présence d’un conflit intérieur (difficulté à adopter une seule solution, l’individu est toujours partagé entre deux perceptions, si ce n’est plus).
La névrose hystérique
Depuis Charcot, qui évoquait « la grande crise hystérique », ayant quasiment disparu aujourd'hui, le tableau clinique de l'hystérie a beaucoup évolué. Les symptômes corporels existent toujours, mais ne sont pas cantonnés aux zones orales et génitales mais bien à tout le corps, s'exprimant symptomatiquement et symboliquement.
L’origine du symptôme hystérique viendrait d’un conflit intrapsychique qu’il doit résoudre. Ce symptôme représente la solution de compromis entre un désir, refoulé, et l’interdit, permettant la réalisation de ce désir, mais de façon détournée, déguisée.
Chez l'hystérique, les représentations physiques sont symboliques. Leurs manifestations peuvent être une syncope, une fugue chez les adolescents, des pleurs... L'abasie par exemple, qui est une impossibilité ou une difficulté de la marche, peut être traduit par la volonté du sujet à ne pas aller dans un lieu interdit, et pour se faire, il ne va nulle part.
Chez l'hystérique, l'affect semble être totalement absent. Le sujet montre « une belle indifférence » à l'égard de ses symptômes. Ses affects ont été convertie, l'excitation a été « transposée dans le corporel ». Lorsque cette opération échoue, le sujet souffre de ses symptômes ou éprouve de l'angoisse.
L'affect est donc absent, et la représentation totalement refoulée. Nous le constatons par des troubles de la mémoire touchant tout souvenir qui pourrait s'apparenter à du sexuel refoulé. Nous retrouvons à nouveau la nécessité de la névrose : les troubles de mémoire protègent le sujet d’un refoulé trop violent pour sa conscience, mais le trouble en lui-même peut être considéré comme un inconvénient.
Le lien avec les mots est le lien le plus difficile à rétablir chez l'hystérique, « trouver les mots pour le dire ».
Les manifestations somatiques
On parle de conversion hystérique lorsque l’angoisse est transférée sur un organe et se représente sous forme de troubles corporels. Ce phénomène apparait souvent après une dispute, une difficulté, elle est réactionnelle à un évènement particulier.
Concrètement, cela peut se manifester par des tremblements, une fatigue importante, des contractures musculaires, des crampes… Mais cela peut également toucher la digestion, l’odorat, l’ouïe etc…
Les manifestations psychique transitoire
Par transitoire, on entend que ces manifestations vont apparaitre puis disparaitre.
La fugue hystérique : l’individu est dans un état second et part sans rien dire. Il se coupe de toute son existence durant quelques jours.
L’amnésie psychogène : l’individu est incapable de se souvenir de cette période de fugue.
Les personnalités multiples : il peut arriver que coexistent chez l’individu plusieurs personnalités distinctes, chacune prédominante à un moment déterminé.
Les manifestations psychiques durable
L’insatisfaction affective : l’individu ne se sent jamais suffisamment aimé, il est constamment à la recherche de preuve d’amour, de marques d’attention, il a besoin d’être rassuré.
Le mode de pensée imaginaire : c’est une façon de se réfugier. L’individu perçoit la réalité, mais afin d’y faire face, il va l’agrémenter de fantaisie imaginaire.
La mythomanie : l’individu va se raconter des histoires, tout en sachant que ce n’est pas la réalité.
L’insatisfaction générale : l’individu sera fréquemment dans un rôle de victime, les autres n’étant pas assez présent, attentif pour lui, ce qui est très douloureux pour lui.
La recherche d’attention : il a besoin qu’on le remarque, qu’on le prenne en considération, il va tout tenter afin de sortir du lot, d’attirer l’attention par son exubérance et son théâtralisme.
L’immaturité affective : l’individu est dépendant affectif et souffre d’hypersensibilité.
La névrose obsessionnelle
Elle est définie par trois grandes caractéristiques qui sont l’obsession, la compulsion et les rituels.
L’obsession peut être définie comme une intrusion dans l’esprit du sujet qui va engendrer une lutte anxieuse, destinée à l’écarter. On parle ici de pensées incontrôlables.
Il y a plusieurs types d’obsessions :
Idéative : le sujet est assiégé par des idées qu’il n’arrive pas à mettre de côté.
Phobique : le sujet craint un objet, une situation. Attention, ici, c’est la simple pensée qui est crainte, à l’inverse la phobie où c’est la confrontation à l’objet qui fait peur.
Impulsive : le sujet craint d’accomplir un acte absurde
La compulsion est le versant comportemental de l’obsession. L’acte à accomplir est généralement absurde, gênant voire ridicule et s’impose au sujet.
Le rituel est une suite fixe d’actes à accomplir que le sujet considère là aussi comme absurde mais dont il ne peut pas s’empêcher de faire. Il est destiné à neutraliser l’angoisse et la détresse relative à l’obsession.
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