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Photo du rédacteurJulie Bougis

Les mécanismes de défenses

Dernière mise à jour : 26 mai 2023

Le refoulement


Le mécanisme de refoulement est un mécanisme de défense mis en évidence par Freud. Il désigne la manière dont la conscience va se débarrasser de ce qui la dérange.


Un mécanisme de défense est un processus psychique qui a pour fonction l’organisation et le maintien des conditions psychiques optimales, aidant le Moi du sujet à affronter et à éviter l’angoisse et le malaise psychique. De ce fait, il participe aux tentatives d’élaboration du conflit psychique, mais utilisé excessivement ou de manière inappropriée, il peut compromettre la croissance psychique.


Afin d’imager cette notion, pensez au terme très simple de « refouler » : on refoule quelqu’un à l’entrée d’un endroit lorsqu’un problème empêche son admission. Cette personne n’entrera donc pas dans le lieu, mais restera dehors, attendra peut-être, fera même du bruit…

Le refoulé est donc cette personne qui attend derrière la porte. En Psychanalyse, on ne cherchera pas à se débarrasser de cet élément perturbateur, il s’agira de prendre conscience de cet élément qui dérange, l’identifier, voir qui cherche à l’éliminer et comment.


Une fois ces obstacles levés, il faudra trouver une place à ce refoulé afin qu’il s’intègre de la manière la plus harmonieuse possible.


Dans les situations de traumatismes ou d’injustices, le processus de refoulement maintient le traumatisme dans la partie invisible de notre psyché. Le refoulement perdura jusqu’à ce qu’il se produise une sorte de réparation (qui peut consister par le simple fait de reconnaitre ce qui a été refoulé, de le remonter à la conscience).


La régression


La régression est un mécanisme de défense.


Face à certaines relations conflictuelles, le sujet, par la régression, va chercher à résoudre ce conflit en revenant à un stade précoce. C’est-à-dire que sa libido va retourner à un stade où elle avait trouvé une gratification, soit, un retour à un plaisir infantile.


C’est un mécanisme que l’on retrouve dans les névroses, et si la régression devient de plus en plus forte, l’individu peut se rapprocher de la psychose.


Afin d’illustrer ce mécanisme dans une situation de la vie quotidienne, imaginez qu’en ce moment, au travail, cela ne soit pas le top du top ! Un matin, vous êtes malade… Vous pourriez aller travailler, mais non, vous restez chez vous, avec ce même besoin qui remonte à votre enfance, qu’on s’occupe de vous et vous procure des soins et de l’attention. Vous vous retrouvez donc dans un stade infantile dans lequel, par le passé, vous vous sentiez en sécurité.


Les lapsus et actes manqués


Le lapsus est considéré comme un acte manqué. Il est une erreur commise lorsque l’on parle ou que l’on écrit. Il serait le signe d’un désir ou d’une pensée refoulée qui s’exprime de façon inconsciente, qu’il ne voulait à la base, pas partager. On parle souvent du « parler-vrai » de l’inconscient.


Pour l’acte manqué, on dit souvent qu’un acte manqué est finalement… Un acte réussi !


Par le lapsus, nous constatons que nos pulsions sont plus fortes que notre conscient car elles arrivent à le déjouer par le biais de cette expression.


Généralement, comme toujours avec Freud, cette pulsion refoulée a un aspect sexuel ou hostile, voire même les deux. Le lapsus serait alors révélateur d’intentions inavouées de l’individu.


Le lapsus se révèle généralement avec la fatigue ou le stress qui laissent alors l’inconscient prendre un peu plus de terrain, nous laissant alors bien gêné ou honteux d’avoir été trahi par nos propres désirs devant autrui.


La somatisation


La somatisation est le fait d’exprimer certaines émotions, pensées, sur un organe du corps. Le corps devient le moyen et le lieu de décharge des pulsions, pouvant entrainer à plus ou moins long terme une détérioration de l’organe choisi.


Lorsque l’on soigne l’organe, on soigne seulement les symptômes. Les troubles disparaitront provisoirement, ou se déplaceront alors sur une autre partie du corps. Dans ces cas-là, il est alors nécessaire de remonter à la source du conflit originel.


L’idéalisation


L’idéalisation est un mécanisme de défense du Moi.

Au départ, on idéalise nos parents et c’est un passage nécessaire : cela permet de maintenir les liens d’amour et de protection avec eux et, cela est nécessaire afin que le psychisme de l’enfant se construise narcissiquement par l’intermédiaire des identifications.

Dans l’idéalisation, l’objet investi (ici les parents par exemple) n’est pas perçu dans sa réalité : il est surestimé, ses valeurs sont transformées, il est idéalisé.

On retrouve ce mécanisme également dans le couple, on en a déjà parlé ! On observe une surestimation sexuelle. Le jugement de la personne aimée est faussé. L’individu est aimé non pas pour ce qu’il est réellement mais pour ce que l’on trouve en lui de ce que l’on est ou de ce que l’on voudrait être soi-même.


Mais pourquoi on idéalise ? Comme pour tous mécanismes de défense : pour éviter de souffrir. En idéalisant, on fuit le réel, on évite de subir une réalité trop pénible. Ce processus permet de calmer les angoisses.


La sublimation


La sublimation est un mécanisme de défense que l’on pourrait qualifier de mature, car il est animé par de bonnes intentions. L’angoisse de l’individu va être sublimée dans la culture, le sport par exemple.

C’est un processus qui va détourner la pulsion sexuelle de son objet sexuel, afin d’investir des activités humaines. L’individu sublime alors ses pulsions en s’investissant dans un objet qui sera valorisé socialement. Il transforme sa souffrance.

L’expression artistique mobilise clairement nos émotions, elle permet de représenter nos aspects conscients et inconscients. Mais il n’y a pas que l’art qui est concerné par la sublimation. Est concernée également la technologie ! Au quotidien, elle peut nous aider à sortir de notre angoisse par le biais des films ou des séries par exemple.


Le déplacement


Dans le déplacement, la pulsion qui est, initialement dirigée vers un but, va être déplacée vers un but plus acceptable. L’affect est associé à une représentation qui semble dangereuse, celle-ci sera alors mise sous une forme moins menaçante afin de pouvoir, quand même, se défouler.


Prenons l’exemple d’une personne qui va vous confier que cela va mal dans son couple, mais qu’elle vous en parle à vous car si elle en parlait à son partenaire, celui-ci le prendrait mal. Cela lui permet d’évacuer son sentiment désagréable, tout en évitant un conflit plus compliqué chez elle. Mais le problème est simplement déplacé, non résolu ! Mais encore une fois, ne l’oublions pas, le déplacement est un mécanisme de défense, qui permet donc de se protéger.


La projection


La projection est un mécanisme de défense que l’on pourrait qualifier d’immature. Il est le fait d’attribuer à autrui des pulsions qui sont inacceptables pour soi-même. Prenons l’exemple d’une personne que l’on déteste. On la déteste, mais c’est inacceptable pour nous de le penser, alors on va retourner la situation et plutôt penser que c’est elle qui nous déteste : nous pourrons alors la haïr sans culpabilité.

Au niveau psychopathologique, la projection est la défense caractéristique dans la paranoïa. Elle est une partie du Moi qui est source de déplaisir, de danger.

Comme l’angoisse ou la culpabilité, la projection fait partie des réactions archaïques, qui apparaissent dès les premiers stades de développement de l’enfant. Elles sont ensuite domestiquées par le Moi qui les utilise dans un but défensif.

La projection est souvent liée au regard et au narcissisme.


La compensation


La compensation est un mécanisme de défense où l’individu va remplacer un sentiment intolérable par un autre plus supportable.

Généralement, c’est un individu qui se sentir inférieur ou qui ressent une insuffisance à un quelconque niveau. Il va alors utiliser la compensation pour combler cette frustration, dans le but d’améliorer l’image qu’il a de lui-même et ce qu’il va projeter aux autres.


Nous sommes nombreux à utiliser cette défense au quotidien. Il y a des exemples de toutes sorte ! Un homme non satisfait sexuellement qui, pour compenser, se masturbera compulsivement sur du porno ; un bourreau de travail qui essai de compenser une vie familiale insatisfaisante ; un fumeur qui, pour enrayer sa mauvaise habitude va essayer de faire du sport et de manger plus sainement. Tous ces individus vont se concentrer sur leurs nouveaux buts à atteindre qui les aident à oublier leur véritable problème. Ils se créent alors une nouvelle image d’eux-mêmes, plutôt positive, mais qui reste cependant très fragile et vulnérable.


La simple compensation en soi n’est pas problématique. Nous sommes naturellement programmés pour compenser les pertes, par exemple lors d’une blessure ou d’une maladie. Avec l’entrée dans un âge plus avancé, diverses stratégies nous permettent de compenser les déficits normaux liés à l’âge afin de garder notre efficacité.


La compensation devient plus problématique lorsque nos faiblesses ou lacunes ne sont pas reconnues et que nous essayons de les cacher en développant d’autres compétences pour augmenter artificiellement notre estime de soi.


Compenser oui, mais de façon intelligente ! En étant conscients de nos lacunes, de nos faiblesses et en les acceptant comme faisant parties de notre identité.


Le déni


Le déni est un mécanisme de défense où l’individu va refuser d’accepter la réalité. C’est un mécanisme qui permet de protéger l’individu face à une réalité angoissante qui pourrait, sinon, provoquer un effondrement psychique.

A l’image d’un mur, le déni permet d’amortir un choc.


C’est un mécanisme que nous utilisons tous sans nous en rendre compte parfois ! A l’annonce d’une nouvelle, généralement désagréables, nous pouvons nous écrier : « Oh non ! », avec l’idée que, si on ne reconnait pas l’évènement, cela ne se produit pas, telle une pensée magique.


Mais parfois, le déni est massif, comme dans l’alcoolisme par exemple. L’individu se protège de sa réalité, ce qui lui permet de conserver une bonne image de lui-même. Le déni l’empêche également de prendre conscience de son trouble et donc, de se soigner. Dans ce cas de figure, souvent le fonctionnement familial est alors basé sur le déni, où chaque membre vit dans une autre réalité, déniant totalement l’alcoolisme d’un de ses membres.


Le déni peut également conduire à nier nos limites physiques. Prenons l’exemple d’un individu fatigué. Celui-ci ne cessera d’être dans l’hyperactivité, avec une addiction au sport ou au travail, ou même les deux parfois ! Mais à force de tirer sur l’utilisation du déni, celui-ci à ses limites, et arrive forcément, à un moment donné l’effondrement.


Afin de sortir de ce déni, une remise en question est nécessaire, mais cela peut être très difficile, car une personne dans le déni a rarement conscience qu’elle est dans cette situation. Il est nécessaire d’avoir une grande ouverture d’esprit mais surtout, la volonté d’avancer.


Le clivage


Le clivage du Moi est l’une des défenses utilisées par la psyché face à l’angoisse. C’est un processus par lequel le Moi se scinde en deux parties : l’une reste en contact avec la réalité, et l’autre, par le biais du délire, construit une néo-réalité. Cette défense protège le moi contre l’angoisse de morcellement. En effet, le Moi se casse pour tenter d’éviter sa propre disparition.


Freud a défini le clivage du moi comme un mécanisme, qui consiste pour le Moi qui rencontre une expérience traumatique avec la réalité, « à avoir deux attitudes psychiques qui vont coexister, l’une qui consiste à reconnaitre la réalité et une qui consiste à la méconnaitre ».


Ferenczi a proposé l’idée qu’il pouvait y avoir des clivages de plusieurs niveaux. Il a évoqué notamment des clivages profonds qui affectent chez le sujet la possibilité de se sentir, c’est-à-dire que le sujet ne se sent pas : il ne sent pas ses émotions, sa subjectivité. C’est la raison pour laquelle il parle de clivage : c’est la façon dont le sujet est présent à lui-même et à sa propre subjectivité. Lorsque l’on ne se sent pas, nous sommes absents à nous-même. Le clivage s’opère dès le début de la vie psychique, lors des premières relations du sujet avec son environnement, et il va affecter la possibilité du sujet à devenir le sujet de ce qu’il sent. C’est une forme de désubjectivation, il ne peut pas devenir sujet.


A la différence du clivage du Moi, dans le clivage de l’objet, le Moi n’est pas coupé mais déformé. C’est l’objet qui est scindé en deux parties : l’une est porteuse des bons aspects et l’autre, est porteuse des mauvais.

La notion de clivage de l’objet est introduite par Klein en 1929. Elle a noté la manifestation de sentiments contradictoires chez l’enfant envers les objets. Elle a observé des sentiments très agressifs et violents manifestés à l’égard des objets avec lesquels jouait l’enfant. Klein a interprété ces manifestations comme étant une réaction à la perte de la réalité de l’objet et comme des séquelles de la toute petite enfance. L’objet n’était plus une personne capable de sentiments, l’enfant le transformait en un objet totalement aimé ou totalement haï, il n’y avait plus de place pour des sentiments mixtes. Klein considérait alors que le Moi précoce n’était pas pleinement en mesure d’intégrer les impressions liées à son premier objet. Le sein apparaissait donc totalement bon car il nourrit, ou totalement mauvais lorsqu’il frustrait le bébé.

Au fur et à mesure que le Moi se développe, il devient capable de reconnaître que les bons et mauvais aspects de l’objet n’appartiennent finalement qu’à un seul et même objet.


En résumé, le clivage consiste à faire coexister au sein même de la psyché, deux attitudes envers la réalité extérieure : l’une tiendra compte de la réalité alors que l’autre, aidée du déni, la remplacera par une réalité dépendant de son désir. Ce mécanisme permettra alors d’éviter la tension psychique que la prise de conscience pourrait provoquer chez l’individu. Le clivage est alors efficace afin de réduire l’anxiété et maintenir l’estime de soi, mais il implique une partie de déni, et c’est là la problématique.


Le transfert


Le transfert est un mécanisme de projection des désirs inconscients de l’analysant sur son thérapeute. Il est lié à nos habitudes, nos automatismes qui proviennent de notre enfance et révèlent alors une partie de notre fonctionnement.


On parle de transfert positif lorsque le thérapeute est vu de manière positive et qu’il est aimé. Le transfert est dit négatif lorsque le thérapeute suscite de la haine chez le sujet.


Au sujet des transferts positifs, on observe :


- Le transfert à un être tout puissant, idéal, vecteur d’un présupposé savoir, de bienveillance, de pouvoir, de protection.


- Le transfert à la mère ou au père aimant, vecteur de tendresse et d’amour.


Au sujet des transferts négatifs, on observe :


- Le transfert à la mère ou au père castrateur, vecteur de sentiments hostiles et d’agressivité.


Ce type de transfert, au cours de l’analyse, peut prendre des airs de règlement de compte et les résistances de l’analysant seront certainement plus fortes, mais le travail analytique sera tout aussi efficace. Grâce à la prise de recul du thérapeute, l’analysant pourra comprendre ses sentiments hostiles et agressifs. C’est bien le type de transfert qui est négatif et non pas le travail analytique qu’il implique.


Il n’existe pas de bon ou de mauvais transfert, dans tous les cas de figures, les résistantes mises en place seront déterminantes.


Le contre-transfert


Ici, nous allons parler de ce qui se passe chez l’analyste : le contre-transfert. C’est l’ensemble des réactions éprouvées par le thérapeute lors de son écoute : ce qui le touche, l’énerve, l’émeut, le déséquilibre ou l’agace même ! C’est un phénomène qui nous apporte des renseignements sur l’analyste, mais également sur son patient car, il y a de forte chance que, ce que le patient fait éprouver à son analyste, le fasse éprouver également à d’autres personnes ! Plutôt que d’être perturbé par cela, l’analyste pourra alors s’en servir afin de progresser dans sa connaissance de soi et de l’autre.


A la base, l’analyste ne devait rien laisser paraitre de ce qu’il ressentait en séance. Et pourtant, c’était plutôt une erreur d’agir comme cela, car cela créait de la confusion chez le patient et cela pouvait mener à des impasses. Il est donc important que le thérapeute fasse part, lorsque cela est utile à la thérapie, de ce qu’il ressent.


La résistance


Le phénomène de résistance désigne les stratégies mises en place par l’individu, de manière consciente ou inconsciente, afin de résister à la libération de son inconscient. L’individu s’assure d’interdire l’accès à ses contenus cachés. En thérapie, le sujet pourra alors parfois refuser certaines associations libres, changer de sujet, se mettre en colère… Selon Freud, s’il y a résistance, c’est que c’est un premier signe de prise de conscience pour l’individu de la problématique qu’il s’efforce d’enfouir.

La résistance provient de la crainte de l’intrusion dans la vie psychique qui risquerait une répétition de traumas anciens. Dès l’enfance, nous apprenons à éviter la souffrance en se fermant à l’intrusion afin de gérer au mieux les situations traumatiques. En thérapie, les peurs sont évoquées, exprimées, racontées, développées. Elles deviennent alors de moins en moins effrayantes et le Moi se sent de moins en moins en danger. Le Moi accepte de voir ce qui s’est mis en place, il comprend ensuite pourquoi cela s’est mis en place et alors, il peut diminuer sa protection, l’ajuster, l’élever si besoin, il s’adapte.

La résistance est un indicateur des conflits infantiles non résolus. Il sera donc intéressant d’analyser ces résistances, mais ne surtout pas les brusquer !


Comment s’expriment les résistances en thérapie ?

- Une trop grande préparation des séances afin d’éviter les blancs, silences, l’inattendu, l’expression spontanée.

- La banalisation des propos : n’aborder que des sujets superficiels, bavardage, utilisation de clichés…

- N’avoir rien à dire : le vide, l’ennui, « je ne pense à rien », « je n’ai rien à dire »

- L’absence d’émotion et/ou d’affects : discours plat, monotone, sans expression affective, superficialité du discours, « tout va bien ».

- L’évitement de certains thèmes : sexualité, argent, comportements honteux ou culpabilisants…

- La fuite de la relation à l’analyste : évitement du regard, idéalisation de l’analyse…

- Penser que la thérapie est terminée.

- Oubli de séances, déplacements continuels, retards fréquents, oubli de payer…


Liste inspirée de Ralph Greenson dans Technique et pratique de la psychanalyse (Paris, PUF, 1977)


Rationalisation


La rationalisation est souvent confondue avec l’intelligence. Ici, l’individu cherche des explications rationnelles, mais qui ne sont pas forcément juste, afin de justifier un comportement inacceptable. Il va répondre aux conflits émotionnels ou aux facteurs de stress en dissimulant les motivations réelles de ses propres pensées, sentiments ou actes derrière des explications complaisantes mais erronées.


C’est un comportement qui pourrait être rapproché de la mauvaise foi car, la rationalisation serait destinée à autrui, car le Moi ne peut se cacher à lui-même ses véritables motivations, l’idée ici est de sauvegarder aux yeux des autres une certaine image de soi.


Plus individuellement, rationaliser permet de construire une série de jugements qui nous empêchent d’affronter une réalité concrète, par exemple, lorsque l’on essaie de se rassurer quand notre partenaire est distant et froid et que l’on attribue cela au stress du travail, afin de ne pas prendre en considération la véritable réalité de ce comportement.


La rationalisation permet la création d’arguments qui paraissent plausibles afin de justifier quelque chose que nous ne voulons pas accepter. On tente de se convaincre que finalement, c’est pas si grave ! Mais le risque est alors de se perdre dans les mêmes erreurs. Ne pas regarder en face qui nous fait souffrir nous plonge dans le déni et dans une souffrance constante.


Sous la rationalisation se trouve alors notre peur et notre résistance face au changement. Il est évident que personne n’aime se retrouver face à ses blessures, ses faiblesses, mais la première des questions à se poser est : « Pourquoi » ? Lorsqu’un évènement se produit d’une façon que nous n’avions pas prévu, demandons-nous pourquoi cela s’est produit, prenons le temps de réfléchir et d’analyser la situation avant de faire des conclusions hâtives et trop rassurante. Il est important de reconnaitre, d’accepter que nous ne sommes pas parfaits, nous avons nos faiblesses et plutôt que de trop se rassurer, prenons le temps de panser nos blessures.


Isolation


Dans l’isolation, le Moi se débarrasse d’une pensée ou d’un comportement qui charge le contexte affectif. Par exemple, sourire lorsque la situation est pénible ou raconter sans émotions une chose qui pourtant nous envahie d’émotions.


En utilisant l’isolation, c’est comme si nous pensions qu’une dangereuse contagion étaient possibles entre les éléments. L’isolation se place alors comme « cordon sanitaire » permettant de neutraliser cette contagion.


Formation réactionnelle


La formation réactionnelle se déclenche lorsqu’un individu ressent un désir inconscient, qu’il rejette de façon consciente. De ce fait, il va développer la pulsion contraire à ce qu’il rejette. Par exemple, une personne pudique qui aura des tendances exhibitionnistes ou, un parent ressentant un sentiment de rejet pour son enfant qui le surprotégera alors.


Il faut bien souligner que l’individu n’est pas conscient de tout ce qui se joue. Il ne reconnait pas le désir qu’il rejette, il ne se rend pas compte qu’il développe des impulsions pour le dissimuler. C’est comme s’il s’auto-tromper, mais pas de façon délibérée.

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