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Photo du rédacteurJulie Bougis

Le fantôme

Le concept de fantôme a été créé par Abraham et Torok afin de désigner un secret hérité d’une génération à une autre. Ils ont rencontré des patients qui leur racontaient qu’ils avaient des actions et comportements qu’eux-mêmes n’arrivaient pas à comprendre. C’était comme s’ils découvraient une partie de leur personnalité qui ne leur appartenait pas. Abraham et Torok ont alors parlé d’un fantôme qui agirait et parlerait à la place du patient.

Ce fantôme se situe dans la crypte, ce lieu désignant un espace du moi où est gardé le non-dit qui n’a pas pu être assimilé.

Ce fantôme se transmet d’un parent à son enfant dès la vie utérine.

L’individu qui souhaite effectuer une psychanalyste transgénérationnelle est souvent celui qui est chargé d’approcher ce fantôme car c’est lui-même qui en souffre dans son


Le stade indicible (première génération)

Un évènement traumatique s’est produit ou un deuil n’a pas été fait.

Le traumatisme n’a pas été mis en mots par aucun membre de la famille, le clivage se met alors en place.

L’expérience traumatisante est tue, mais elle reste bien présente dans le moi, sous la forme d’une crypte.

ð Dès que le traumatisme est dit, que ce soit à cette génération ou à une autre, il ne rentre plus dans le non-dit et le fantôme disparait.


Le stade innommable (seconde génération)

L’enfant est conçu, nait et grandit avec la présence de cet objet interdit chez son parent. Il fait face à ce clivage qu’il perçoit mais qui est indicible.

Il ne peut pas le nommer, ni lui donner d’image.

Le clivage se transmet donc à l’enfant, mais cette fois ci à l’ensemble de sa personnalité et non plus qu’à une partie comme pour son parent.

On considère alors que c’est cet enfant qui porte le fantôme.


Le stade impensable (troisième génération)

En raison du temps qui s’est écoulé, le descendant ne peut pas connaitre l’existence du traumatisme originel.

Il ressent une gêne, de la confusion, un malaise, qui n’a pas d’origine claire et qui pourrait alors le pousser à entamer une psychothérapie.


Quatrième génération

Les signes et les symptômes de la crypte commencent à s’atténuer, demeurent sous forme de traces dans des comportements incohérents, des habitudes ou réactions inadaptées aux situations du présent.


« Le fantôme est le travail dans l’inconscient, du secret inavouable d’un autre (inceste, crime, bâtardise). […] Ce ne sont pas les trépassés qui viennent hanter, mais les lacunes laissées en nous par les secrets des autres. […] Le fantôme est une formation de l’inconscient qui a pour particularité de n’avoir jamais été consciente […] et de résulter du passage, dont le mode reste à déterminer, de l’inconscient d’un parent à l’inconscient d’un enfant. […] Sa manifestation, la hantise, est le retour du fantôme dans des paroles et actes bizarres, dans des symptômes. […] Ainsi se montre et se cache […] ce qui surgit comme une science morte-vivante du secret de l’autre. » Torok et Abraham dans L’Écorce et le Noyau


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