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Photo du rédacteurJulie Bougis

Les conflits insolubles

La base des couples heureux


L’une des premières bases est que l’amour des couples heureux n’est pas basé sur la passion mais bien sur une profonde amitié, ce qui signifie un sentiment d’affection et de sympathie basé sur une connaissance intime réciproque, un respect mutuel, une confiance et le plaisir de partager du temps avec l’autre. Les partenaires savent ce que l’autre aime ou n’aime pas et se préservent de ces désaccords afin de préserver cette amitié.


Gottman parle d’un compte épargne émotif que tous les couples heureux possèdent. Il se construit par l’expression quotidienne de messages positifs que l’on retrouve durant la période de lune de miel, mais que les couples heureux ne cessent de se dire.


L’accumulation de ces sentiments positifs permet aux partenaires de passer sous silence ce qui pourrait être perçu comme une critique ou une attaque. De ce fait, il n’y a pas de risque de réveiller un cavalier de l’apocalypse car le bilan amoureux reste de toute façon positif.


Comme le dit Dallaire, les couples heureux sont constitués de deux amis qui prennent soin l’un de l’autre et qui font l’amour ensemble.


Lors des conflits, ces couples utilisent des techniques de désamorçage. Cela implique qu’au lieu d’attiser le feu, ils l’éteignent en s’excusant, en faisant des blagues, en donnant raison à l’autre… Cependant, si l’un des partenaires échoue aux tentatives de désamorçage, cela signifie que son compte épargne émotif est dans le rouge !


 

Tous les couples connaissent des conflits, mais six en particulier sont connus de tous mais surtout, sont insolubles !

Face à ces conflits, si un partenaire se soumet au plus entêté, il lui fera payer sa soumission en lui démontrant jusqu’à quel point tout va mal, qu’il est malheureux et que c’est l’autre le responsable et qu’il doit changer. Cette dynamique se nomme la tyrannie de la victime. Dans les couples malheureux, très souvent les partenaires utilisent cette technique et tyrannisent leur partenaire par la culpabilité ou d’autres formes de chantage.


Mais quels sont ces conflits ? Comment y faire face ?


Les belles-familles


Les belles-familles… Sujet qui ressort souvent en thérapie de couple ! Et cela se comprend, elles sont considérées comme l’ennemi n°1 du couple !


On connait bien la caricature de la belle-mère qui arrive toujours à l’improviste et qui veut montrer à sa belle fille comment s’occuper de SON fils et de SES petits-enfants…


Dans un couple, souvent, il y a un partenaire qui désire entretenir des relations avec sa famille et sa belle-famille tandis que l’autre préfère couper le cordon et construire une nouvelle famille indépendante. Quand vient le moment des visites, il peut être aussi difficile de contenter tout le monde et de partager équitablement les visites entre famille et belle-famille : cela peut créer du ressentiment venant du partenaire dont la famille est négligée, voire même de la belle-famille elle-même.


Lorsque l’on forme un couple, on ne s’associe pas qu’à une seule personne mais à tout le monde qui l’entoure. Comme le dit Dallaire, la liberté de chaque cellule familiale se termine là où commence la liberté de l’autre cellule familiale. L’individu sort d’une famille pour en créer une nouvelle et celle-ci doit exister en dehors de toute influence de la première famille.


On parle parfois d’envahissement du territoire de la belle-fille effectué par la belle-mère. L’amour du mari, et du fils, est en jeu ici. Pour lui, il se retrouve face aux deux femmes les plus importantes de sa vie et il ne souhaite qu’une chose : qu’elles s’entendent. Il pourra alors dire à sa mère de faire attention à sa femme et inversement. Les deux femmes se sentiront alors critiquées et incomprises. C’est une stratégie qui n’est pas efficace car il va se retrouver encore coincé entre les deux.


Une seule stratégie est possible : prendre parti pour sa femme contre sa mère et couper définitivement le cordon ombilical. Cela semble abrupt dit comme cela, mais une mère restera toujours une mère, tandis que sa femme ne le restera pas si elle ne sent pas que son partenaire lui est solidaire. L’homme doit donc défendre le « nous » qu’il est en train de construire avec sa partenaire et lui donner la première place, en demandant à sa mère de respecter les règles établis conjointement avec sa femme. Il est possible que la mère soit alors frustrée et se sente rejetée, mais généralement, cela ne dure pas longtemps.


On parle ici de belle-mère, car ce conflit est très fréquent, mais il existe aussi des conflits avec le beau-père, le beau-frère ou la belle-sœur, mais aussi les amis d’enfance etc... Peu importe, la stratégie reste la même : rester solidaire.


L'éducation des enfants


L’éducation des enfants peut également faire partie des conflits insolubles !

Afin d’être une famille unie, il est nécessaire que les parents partagent les mêmes principes d’éducations. Mais en réalité, il peut y avoir un parent trop permissif et un autre trop autoritaire. Il sera alors important de créer un juste milieu car l’enfant a autant besoin d’encadrement que de liberté.


Le rôle de mère et de père sera important, car ils n’ont pas le même contact avec l’enfant. Il reçoit ainsi une double stimulation et apprend à vivre dans le monde des femmes, dans le monde des hommes et dans le monde des adultes. Selon la situation, il saura instinctivement s’il doit se diriger vers papa ou maman.


Les tâches ménagères


Il est très fréquent qu’en thérapie de couple, un/une partenaire m’évoque ses difficultés à la maison ne se sentant pas assez soutenu dans son quotidien au niveau des tâches ménagères… Et il y en a de nombreuses à faire au quotidien !


Les femmes auraient tendance à sous-estimer la participation de leur partenaire dans ces tâches et les hommes surestimeraient ce qu’ils font…


Un couple en conflit va calculer la contribution de chacun et estimer que l’autre n’en fait pas assez. Un couple heureux au contraire répartit ces tâches, inégalement la plupart du temps.

Dallaire compare le couple à une entreprise. Les partenaires sont deux associés qui possèdent le même nombre d’actions : ils doivent alors partager équitablement les profits, les avantages, mais également les pertes et les responsabilités.


Concernant ce conflit, il y a trois stratégies.

La première est d’éviter de calculer ce que l’autre fait ou ne fait pas.

Ensuite, il est important de valoriser toute initiative venant de son partenaire, même si l’on considère que c’est normal et qu’il n’a pas à être remercié pour cela.

Pour finir, sachez Messieurs qu’accomplir des tâches ménagères accroit la libido de votre partenaire ! Elle a l’impression que vous faites attention à elle et il se profile un réel partage équitable des tâches.


Le besoin d’attention des femmes correspond au besoin de valorisation des hommes.


L'argent


L’argent… Le nerf de la guerre ! Lorsque le couple partage le même point de vue face à celui-ci, il n’y a pas de soucis concernant la gestion du budget. Mais bien souvent malheureusement, la sécurité financière ne se retrouve pas équitablement répartie entre les deux conjoints.

L’un des deux vivra dans l’instant présent pendant que l’autre préfèrera assurer l’avenir. Plus l’un dépensera, plus l’autre économisera.

C’est un sujet qui est généralement éviter durant la phase de séduction, mais il devient rapidement l’une des sources de conflit les plus intenses car l’argent représente notre sentiment fondamental de sécurité.

Certains disent que nous gérons nos émotions et notre vie comme nous gérons notre argent. C’est intéressant de faire une pause et d’y réfléchir deux minutes non ?


Alors commet éviter que cela dégénère ? En faisant tout simplement un budget ! Il est utile d’ouvrir un compte commun dont la gestion sera confiée à l’un ou l’autre. Il faudra alors s’entendre sur ce que ce budget commun couvrira.


Le travail


A l’époque, l’espace de la maison appartenais à la femme et le monde extérieur appartenait à l’homme. Aujourd’hui, ces deux mondes appartiennent autant à la femme qu’à l’homme.


Le travail procure un stress important et envahit souvent la maison, et donc le couple. Il est alors important de prévoir des moments de détente tels que des discussions afin de faire redescendre la pression, leur permettant de faire un sas de décompression entre la journée de travail et les tâches de la maison par exemple.


La sexualité


Une fois la lune de miel passée, il est fréquent que les partenaires aient perdus cet épanouissement sexuel au sein de leur couple. Ils sont peu satisfaits de la qualité et de la quantité de leurs rapports.


La sexualité représente un baromètre conjugal : quand tout va bien, la sexualité va bien et inversement, lorsque la vie sexuelle est active, elle augmente la satisfaction conjugale.


Malheureusement, bien souvent la sexualité se révèle être un sujet compliqué au sein du couple et les partenaires n’arrivent pas à se dire ce qu’ils veulent. Pourtant ! La meilleure façon d’obtenir ce que l’on désire est de le demander tout simplement ! Notre conjoint peut refuser, mais il ne pourra rien entreprendre si rien ne lui a été demandé auparavant.


Il est vraiment nécessaire d’oser exprimer ses préférences sexuelles. Par contre, il est clairement proscrit de critiquer la façon de faire de son partenaire !

Je constate souvent lors des consultations que beaucoup de couples n’osent pas se parler, mais pourtant, c’est bien au sein de votre couple que ce sujet doit être évoqué en toute sécurité.


Afin d’avoir une vie sexuelle épanouie, mettez l’accent sur ce qui va bien et valorisez ce que vous aimez chez l’autre.


Si cela est difficile pour vous de vous trouver un moment, planifiez ces rendez-vous de couple. Cela peut être un soir par semaine, un week-end par mois, peu importe… Mais cela vous permettra de vous retrouver en tant qu’amoureux, en tant qu’amants, de vous relaxer, et surtout de vous aimer.


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