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Photo du rédacteurJulie Bougis

Le confinement

La situation sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, nous a tous entraîné dans un confinement de deux mois. Pour certains cela a été une révélation, pour d’autres une angoisse des plus totale. En effet, il a été révélé une nette augmentation des violences intra-familiales durant cette période…

Le confinement peut être considéré comme une forme de stress qui ne pouvait pas être compensé dû à l’enfermement. En effet, être enfermé nous a empêché d’évacuer notre charge émotionnelle : sortir de chez soi est nécessaire pour notre épanouissement. Durant cette période, notre charge émotionnelle a augmenté du fait de l’anxiété, de l’ennui, de la frustration et de la colère que nous pouvions ressentir de cette situation. La peur a été l’une des émotions centrales à cette période et, lorsque l’on se sent menacé : on ressent le besoin de se défendre. L’obligation gouvernementale a été ressentie comme une interdiction fortement subie où certains ne comprenaient pas où était le danger : le virus est comme irréel, on ne le voit pas, on ne le sent pas, et cette impossibilité de mettre du sens sur la situation, sur ce virus a créé un climat ultra anxiogène. De plus, un fort sentiment d’impuissance s’est créé chez les individus. Cet état de confinement a alors pu facilement générer un caractère de violence au détriment de la famille. Celle-ci étant censée caractérisée l’intimité, un cocon de protection, devient alors un tombeau social. Définissons dans un premier temps le terme de « violence ». La violence est une pulsion, qui est généralement générée par un conflit qui peut apparaître n’importe où, n’importe quand. C’est une pulsion qui envahie l’individu, qui lui fait perdre le contrôle et qui a besoin d’être déchargée. Durant le confinement, de nombreux individus se sont retrouvés inactifs et en promiscuité importante avec leur famille : d’une manière ou d’une autre, tout cela est une source d’angoisse. Certains couples se sont rendus comptes qu’ils ne pouvaient pas vivre ensemble et ont décidé de se séparer, d’autres ne savent plus trop où ils en sont… Le lien familial idéalisé n’existe plus et le vivre ensemble est devenu très difficile car les individus n’ont pas eu cette habitude d’être ensemble en permanence. Le climat anxiogène de cette période a chargé ces pulsions qui ont eu besoin d’être déchargées. L’augmentation de notre charge émotionnelle et l’impossibilité à l’évacuer peut donc déclencher chez l’individu de l’agressivité.

/!\ Les violences intrafamiliales peuvent être explicables mais ne sont certainement pas excusables. Si vous êtes victime de violence intrafamiliale :

  • Appelez le 17.

  • Vous pouvez vous rendre sur le site : arretonslesviolences.gouv.fr qui est une plateforme vous permettant de communiquer avec des forces de l’ordre formées aux violences intrafamiliales.

  • Appelez le 3919 qui est le numéro national « Violence Femmes Info ». Une personne sera à votre écoute pour vous informer, vous proposer et vous orienter vers un dispositif d’accompagnement et de prise en charge.

Les conséquences psychiques peuvent être extrêmement lourdes à supporter, ne gardez surtout pas pour vous le traumatisme que vous avez pu vivre. Je suis à votre écoute pour que vous puissiez décharger ces tensions et que l’on trouve l’accompagnement qui sera le mieux adapté à votre situation.


Malgré cela, nous avons trouvé également du positif dans ce confinement ! Des familles ont pu se retrouver et profiter pleinement d’être ensemble, certaines personnes ont décidé de changer de travail, il y a eu de nombreuses prises de consciences sur la vie, des changements de vies, de nouvelles envies, une perspective d’évolution pour l’humain qui est à encourager. Puis en Mai, est arrivé le déconfinement ! Fini les attestations, les réglementations aliénantes, nous pouvions aller où nous le voulions quand nous le voulions, reprendre le travail etc… Et nous avons constaté un syndrome, datant du XX° siècle, qui a refait son apparition : le syndrome de la cabane. Ce syndrome a été théorisé au XX° siècle aux Etats Unis après la Ruée vers l’Or. Durant cette période, les hommes partaient durant plusieurs mois chercher de l’or et étaient isolés de la population, vivant dans de petites cabanes. Lorsqu’ils sont revenus, ils ont éprouvé de la méfiance à l’égard des individus qui les entouraient et une certaine nostalgie de leur vie isolée (origine quelque peu discutée… ce n’est pas le sujet ici !). C’est un syndrome que l’on peut constater également après une longue hospitalisation ou dans certaines professions qui nécessitent un isolement important. A la suite du déconfinement, certains individus ont ressenti une peur de sortir de leur lieu de confinement et de se confronter au monde extérieur. La cabane ici représente l’appartement ou la maison dans laquelle, durant quelques semaines, l’individu s’est senti protégé de toutes les agressions extérieures. Nous avons dû adopter un nouveau mode de vie face au danger que l’on nous présentait à l’extérieur et à présent, on nous demande de ressortir, armés de masques et de gants… Il se comprend que notre première arme qui était notre habitat soit plus rassurant que d’être exposé à toutes les dangers que l’on nous présente à l’extérieur. Le syndrome de la cabane est un état émotionnel transitoire, c’est-à-dire qu’il apparaît à un moment donné et qu’il peut s’améliorer si on le prend en charge. Les symptômes se rapprochent de la dépression, avec une forte fatigue émotionnelle, une perte de motivation importante, une anxiété au moment de sortir de chez soi accompagné d’une peur de ce qui pourrait arriver à l’extérieur.

 

Afin de faire face à ses peurs et de les dissiper petit à petit, il faut que vous vous fixiez de petits objectifs :

  • Gardez un rythme dans vos journées : se lever et se coucher à heures fixes, s’habiller, manger à heures fixes.

  • Prévoir un temps de sortie : d’abord proche de chez vous, puis petit à petit un peu plus loin (aller dans un magasin, voir des amis, se balader…).

Ce qu’il vaut mieux éviter :

  • Les transports en communs

  • Les lieux susceptibles d’accueillir un trop grand nombre d’individus

  • Les files d’attentes

​​ Soyez toujours à l’écoute de vos ressentis : si vous ne le sentez pas, n’y allez pas. Il faudra faire preuve de patience, l’anxiété diminuera au fur et à mesure que votre sensation de danger s’éloignera. Je suis à votre écoute si vous ressentez le besoin d’un accompagnement et d’un soutien psychologique.

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