Chaque domaine utilise son propre vocabulaire et chaque spécialité traine son lot de raccourcis plus ou moins proche de la réalité. On aura tendance à demander à une personne qui travaille dans l’informatique de nous réparer notre ordinateur, à une personne qui travaille dans la restauration de nous faire un grand festin… mais attention, chaque domaine a besoin d'une multitude de compétences et de spécialités afin de répondre à toutes nos attentes.
Mon domaine ne déroge pas à cette règle je vous propose donc de vous présenter rapidement en quoi nos métiers de « psy » sont différents les uns des autres mais ô combien utile.
Le psychopraticien
Le terme de psychopraticien a succédé à son ancienne appellation de psychothérapeute, qui est devenu un titre réservé. Le psychopraticien a suivi une formation complète et solide d’une méthode reconnue (analytique, analyse transactionnelle, EMDR, gestalt-thérapie, PNL, pleine conscience…) et accréditée par une commission nationale de pairs.
Le psychopraticien est un professionnel de la relation d’aide dans le champ de la psychothérapie. Son accompagnement tend à soulager les angoisses, les souffrances et crises des individus. Il a lui-même effectué une psychothérapie et est suivi en supervision.
Le psychiatre
C’est un médecin spécialisé en psychiatrie. Il est habilité à vous fournir un diagnostic en fonction de vos symptômes précis et de vous délivrer, si nécessaire, des médicaments.
Il peut être également formé à la psychothérapie ou à la psychanalyse.
Le tarif des consultations est variable. Lorsque le psychiatre est conventionné en secteur 1, les tarifs sont fixes et l’assurance maladie prend en charge une partie de la consultation ; en secteur 2, le psychiatre fixe lui-même son tarif.
Le psychologue
Il a un master en psychologie et il est spécialisé dans une discipline (clinique, sociale, développement, cognitive, neuropsychologie, etc…). C’est un diplôme reconnu par l’Etat et il permet d’être inscrit au répertoire ADELI.
Le psychologue effectue un travail d’écoute, peut organiser des groupes de paroles et est habilité à faire passer des tests (d’orientation, psychométriques…).
Il peut travailler dans une institution, en libéral, en CMP (centres médico-psychologiques)...
Le psychothérapeute
Durant de nombreuses années, le titre de psychothérapeute n’était pas reconnu par l’Etat. Il est désormais reconnu et réservé aux médecins, psychologues ou psychanalystes membres d’une association reconnue. Ils sont inscrits au registre national des psychothérapeutes (voir l’article 52 de la loi du 9 août 2004).
La psychothérapie signifie « soin de l’âme », elle traite les troubles psychologiques, psychosomatiques et sociaux par le biais de thérapies très diverses (hypnose, TCC, thérapie existentielles…).
Le psychanalyste
Le psychanalyste a suivi une formation théorique solide dans une école ou un institut de Psychanalyse et a effectué une analyse personnelle.
Il a pour objectif de vous amener à remonter de votre inconscient, l’origine de vos souffrances, blocages et peurs actuelles.
Mon parcours
Après cette vaste définition de toutes les appellations possibles je souhaitais donc parler de mon parcours.
J’ai suivi une Licence en Psychologie (3 années) et j’ai effectué deux années de Maitrise en Psychologie. Ma première année était spécialisée en neuropsychologie. J’ai effectué de nombreuses heures de stage dans un accueil de jour thérapeutique pour sujets souffrants de maladies dégénératives. La spécialité en neuropsychologie ne m’a pas convenu, car une fois diplômée, je m’imaginais à ne passer que des tests, sans réel suivi thérapeutique du patient. J’ai alors décidé de faire une nouvelle année de maitrise, cette fois-ci en psychopathologie clinique psychanalytique, où j’ai effectué mon stage en EHPAD.
À la suite de ces années à l’université, j’ai constaté que le métier de psychologue n'était pas en adéquation totale avec ce que je souhaitais faire. J’ai donc décidé d’arrêter l’université et de m’inscrire dans une école de psychanalyse afin de devenir psychopraticienne et par la suite psychanalyste.
Métiers que j’exerce aujourd’hui et dont je suis extrêmement fière. Je me suis formée durant de longues années à la psychopathologie, à la psychanalyse, à l’accompagnement et je continue chaque jour afin de me spécialiser et de rester performante.
En conclusion...
Vous devez choisir votre thérapeute en fonction de votre ressentis, de votre souffrance, du type de thérapie que l’on peut vous proposer. L’important est que vous vous sentiez bien et en confiance lors de votre accompagnement.
Il peut être désobligeant de lire parfois des commentaires négatifs quant à notre profession par manque de connaissances du domaine. Attention, que l’on soit bien d’accord, j’imagine qu’il y a des « pseudo-professionnels » qui ne sont strictement pas formés à la relation d’aide, à la psychologie, et cela est bien évidemment dangereux pour nos patients. Mais ne faites pas d’un cas, une généralité. Il faut communiquer entre nous, s’ouvrir et se renseigner.
Le fond de notre métier est la bienveillance et l’ouverture d’esprit, alors ne dénigrez pas les professionnels qui sont tout autant légitimes à proposer un accompagnement thérapeutique.
Je m’adresse à présent aux autres psychopraticiens ou professionnels en qui la pratique peut être remise en doute par moment : ne doutez pas de vous. Vous avez été formés pour ce métier, vous suivez peut-être encore des formations, vous avez une supervision, une thérapie en parallèle, vous savez ce que vous valez et vous n’avez rien à prouver, seulement de proposer un accompagnement digne de ce nom à vos patients.
Je suis fière de ce que je suis aujourd’hui et du chemin que j’ai parcouru pour en arriver ici. A présent, j’ai décidé de laisser de côté les jugements, les critiques, les remises en causes, je suis psychopraticienne, et fière de l’être !
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