top of page

Les phobies de N à Z

N

Noël

La peur de Noël se nomme la natalophobie.

La période de Noël rend la plupart des personnes joyeuses, les réunions de familles, les cadeaux, le plaisir d’être ensemble… Mais pour certains, Noël se révèle être une véritable angoisse !

L’individu qui souffre de cette phobie déteste cette période. Il se pose des milliers de questions quant à l’organisation du diner, quels convives seront présents, va-t-il y avoir des problèmes ? Est-ce que les cadeaux vont plaire ?

Noël arrive à une période de l’année où il y règne pour certains une ambiance un peu déprimante : il fait froid, on ne voit que très peu le soleil, et c’est la fin de l’année, moment du bilan

Pour Noël, on peut ressentir une grosse pression. En effet, cette fête nécessite un investissement autant en termes de temps que d’argent, mais aussi de préparation, une part très importante d’investissement personnel qui viendra révéler aux autres qui nous sommes vraiment… Il ne faudrait pas paraitre radin ou de mauvais gout

De plus, c’est le grand moment de la réunion familiale ! Et c’est là que ça se corse, il va falloir éviter les sujets qui fâchent, faire semblant que tout va bien, faire semblant qu’on apprécie sa vieille tante, faire semblant de toutGros sentiment de frustration au rendez-vous ! On va devoir aussi répondre aux questions sur notre vie, et être confronté parfois au regard des autres, au jugement… Rien de très agréable…

Cela sera le moment également de parfois, revivre l’absence d’un proche disparu et raviver la tristesse qui s’estompe généralement le reste de l’année.

Comment arriver à se détendre alors lors des fêtes de Noël ?

 

Restez vous-même, ne vous posez pas 1000 questions. Pensez aux possibles moments agréables que vous passerez entourer des gens que vous aimez. Si un sujet dont il ne fallait pas parler surgit, osez dire que ce n’est pas le moment de l’évoquer. Il faut rester ouvert et tolérant, cela ne sera le temps que d’une soirée ou deux !

Ne restez pas seul… Si vous n’avez pas de famille, vous pouvez organiser un repas avec des amis le lendemain par exemple. Si cette option n’est pas possible, pensez au bénévolat ! Vous pourrez aider les autres, vous sentir utile, et pour une bonne cause.

Et si vous ne voulez pas participer au repas de Noël : ne vous forcez pas ! Vous pouvez venir simplement pour l’apéritif, le dessert, ou pas du tout ! Ecoutez vous. Ne vous sentez pas sous pression : c’est votre choix, votre droit.

Enfin, si vous sentez que votre moral n’est vraiment pas bon en cette fin d’année, n’attendez pas que cela s’empire et consultez un thérapeute afin de pouvoir parler de votre mal être. Quelques séances pourront vous rebooster afin de passer des fêtes de Noël, et pas que, en meilleure forme !

Noir

La peur du noir est la nyctophobie, ou achluophobie.

Cette peur ne représente pas tant la peur de l’obscurité elle-même mais plutôt des divers dangers qu’elle pourrait masquer.

Cette peur ne concerne pas que les enfants mais bien les adultes également.

Elle peut être liée à une anxiété de séparation qui tiendrait son origine durant l’enfance.

Il y a plusieurs peurs caractérisées au sein de cette phobie : la peur d’être aveugle, la peur qu’il y ait un monstre/fantôme, la peur qu’il y ait un individu dangereux dans la chambre. Mais elle peut également se déclencher à la suite d’un visionnage d’un film d’horreur ou à la lecture d’un livre terrifiant.

De nombreux éléments dans le noir vont augmenter l’anxiété. Dans le noir, il y a le silence qui exacerbe les bruits, on est seul avec soi-même, avec ses pensées, on est fixe, comme si nous étions morts, et tout autour de nous est déformé, les objets sont méconnaissables donc inquiétants.

Afin de contourner cette peur, l’individu va adopter des stratégies d’évitement telles que de vérifier que toutes les portes soient bien fermées, que personne n’est sous lit, retarder le coucher, ce qui peut être compliqué à vivre pour l’entourage.

La thérapie pourra vous permettre de vous poser de questions que vous ne vous étiez jamais posées. L’idée sera de déconstruire vos croyances erronées au sujet de votre peur. Petit à petit, au niveau comportemental, vous éteindrez au fur et à mesure de votre évolution les lumières. D’abord celle d’une pièce dans la maison, puis celle de la chambre en laissant juste une veilleuse, la télé, jusqu’à dormir définitivement dans le noir.

Noyade

La peur de se noyer est l’ablutophobie.

Elle peut toucher les individus qui savent nager ou non. Ils n’ont pas peur de l’eau, mais vraiment de la noyade. Se laver les mains n’est pas un problème, se doucher peut en devenir un, car vient l’idée de la suffocation par l’eau et donc de la noyade.

Les individus qui en souffrent peuvent avoir vécu une situation de noyade dont ils ont enfoui le souvenir. A nouveau face à l’eau, la mémoire corporelle réactive alors un signal d’alarme qui se présente sous la forme de la phobie afin de les protéger.

O

Oiseau

La peur des oiseaux est l’ornithophobie.

La présence d’oiseaux déclenche une peur incontrôlable chez l’individu qui souffre de cette phobie. Le cri des oiseaux peut être perçu comme menaçant, l’oiseau en lui-même peut faire craindre la transmission d’une maladie.

Cette phobie est difficile au quotidien car nous sommes entourés d’oiseaux, et cette peur est difficilement comprise par l’entourage.

L’individu va alors les éviter, en n’allant pas se promener dans la nature ou en ville, ne pas s’asseoir en terrasse… Certains vont même jusqu’à ne pas aller en boucherie de peur de voir une volaille.

Cette phobie peut provenir de l’enfance, lors de la vision d’un oiseau mort. L’enfant découvrant alors la réalité de la mort à ce moment-là. Les cas sont plus rares, mais elle peut également provenir d’une attaque d’oiseau produite dans le passé. Evitez donc le film « Les oiseaux » de Hitchcock…

La peur des plumes est la calamophobie ou ptéronophobie.

P

Parler

La peur de parler en public est la logophobie. Elle concerne aussi la peur de dire certains mots mais aussi de les lire ou de les écrire.

On parle de trac communément, mais cette peur est bien plus dévastatrice qu’on ne le pense. Le sujet qui a cette phobie a peur que ses mots ne le trahissent et le dévoilent tel qu’il est réellement. L’individu qui souffre de logophobie ressent un sentiment d’infériorité, de honte et de culpabilité, dont l’origine provient certainement de l’enfance.

Cette peur peut entrainer un repli sur soi où l’individu sera en lutte contre lui-même avec ses mots intérieurs.

Souvent, les mots craints sont d’un caractère grossier, voire en lien avec la sexualité.

Dans cette phobie, il n’y a donc pas d’objet extérieur qui est craint, mais cette peur est au fond de l’individu. Il est alors conseillé un travail sur soi en thérapie afin d’approfondir l’origine de cette peur. Il sera également intéressant de travailler sur les aspects de la sexualité qui semblerait être une composante importante de la logophobie.

Péter

C'est une phobie dont on n’ose pas forcément parler ! La peur de péter, et d’être entendu, est l’érubophobie, ou carminophobie.

Dans notre société, le pet est associé à quelque chose de sale et à un manque de contrôle de soi, tandis qu’entre amis ou membre de la même famille, c’est quelque chose de beaucoup moins gênant.

Mais pour l’individu érubophobe, le pet est réellement tabou, il va donc éviter de péter ou que les autres ne s’en aperçoivent. Il peut en venir à changer ses habitudes alimentaires afin d’éviter de péter et pourra même prendre des médicaments : ce qui reste dangereux lorsque la prise de médicament est régulière.

Perdre son portable

La peur de perdre son portable est la nomophobie.

C’est un terme récent qui présente la peur de se retrouver sans moyen de communication (portable ou réseau).

Livré à lui-même, l’individu se retrouve face à lui-même, face à une solitude qui l’angoisse énormément. Il ressent un véritable manque qui agit considérablement sur ses émotions et même physiquement. L’individu ressent un vide, comme s’il avait perdu une partie de lui-même.

On parle de « soi connecté » car le portable est considéré comme une extension de l’individu lui-même.

Le sujet nomophobe va vérifier fréquemment et à n’importe quel moment de la journée, ou de la nuit, son téléphone (ou ordinateur, ou tablette…) afin d’être certain de n’avoir louper aucun appel (ou SMS, mail…). Il est hyperactif sur les réseaux et passe énormément de temps sur internet, sans même avoir de but précis.

L’individu peut se retrouver en état de panique lorsque la batterie n’est plus suffisamment chargée ou que le réseau est de mauvaise qualité. Si le téléphone se retrouve alors éteint, l’individu est dans un véritable état d’angoisse.

Cette phobie (ou addiction finalement !) peut conduire l’individu à se renfermer sur lui-même, le plongeant dans la solitude car il rompt toute communication avec le réel, dû à l’utilisation intensive de son téléphone.

Afin de vaincre cette phobie, il est important de prendre conscience de son niveau de dépendance.

Etymologiquement, le terme nomophobie se rapporte à la peur des lois (du grec nomos, la loi, et phobia). Ici, le mot est issu de l'anglais no mobile phobia.

 

En 2010, un grand fabricant de téléphones a avancé qu'un utilisateur pouvait consulter son portable toutes les 6 minutes, soit plus de 150 fois sur une période de 16 heures.

 

L’addiction au portable touche en grande majorité les jeunes de 15 à 19 ans mais n'épargne aucune génération.

Pieds

La peur des pieds est la podophobie. Cette phobie débute généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Les pieds sont associés à quelque chose de qualifié de moche ou de sale. L’individu ressent du dégout à la vue et au toucher des pieds, que cela soit les siens ou ceux des autres.

Comme de nombreuses phobies, elle peut être liée à un traumatisme durant l’enfance, ou une critique qui est mal passée.

L’individu peut être complexé par ses pieds (orteils non réguliers, odeur trop prononcée, pieds trop long, mycose, verrue…) et voudra à tout prix les cacher.

Parfois, certains individus ne soigneront pas leurs pieds et seront alors très sale. A l’inverse, d’autres les nettoieront excessivement afin de ne pas être sale.

En thérapie, nous travaillons à la réduction du degré de dégout, de rejet ou de peur du pieds, car il est bien impossible de se débarrasser de ses propres pieds ! Petit à petit, une désensibilisation s’effectue : on va d’abord parler des pieds, puis montrer des photos, ensuite demander de faire des exercices pratiques… Au fur et à mesure, l’individu se sentira mieux avec ses émotions et ses pensées liées à sa phobie des pieds.

Répondre au téléphone

La peur de répondre au téléphone est la téléphonophobie. C’est une phobie qui touche généralement les générations les plus jeunes ! Ce qui parait incroyable lorsque l’on sait que ces générations-là sont nées avec toutes les technologies à portée de main !

L’individu peut craindre que son interlocuteur ait de mauvaises nouvelles, ou de mauvaises intentions, mais il peut également avoir peur de commettre une faute en disant des choses qu’il n’aurait pas dû.

Avec les SMS, Messenger ou Whatsapp, on observe un asynchronisme dans la communication. C’est-à-dire que nous sommes dans la possibilité de répondre quand on peut et quand on veut surtout ! Alors que répondre à un appel téléphonique, c’est tout autre chose… Le stress peut paralyser l’individu, le rendant incompréhensible lors de son échange. Il est presque impossible de savoir ce que son interlocuteur pense vraiment à l’autre bout du fil, chaque silence ou pause dans l’échange peut être vécu de façon très négative pour l’individu phobique. De plus, l’improvisation devient difficile voire impossible pour celui-ci qui se sentira jugé et paralysé par sa peur.

Pour ces individus, les conversations en face à face sont même préférées, car celles-ci permettent de voir les expressions du visage, les gestuelles, toute la communication non-verbale qu’il est impossible de décrypter lors d’un appel téléphonique.

Eviter systématiquement de répondre au téléphone va renforcer le sentiment d’incapacité chez l’individu et aggravera la phobie. Cependant, il ne faut pas non plus aller à une confrontation brutale qui pourra être traumatisante et renforcer d’autant plus la phobie.

Alors comment dépasser cette peur ? Eh bien en vous entrainant ! Vous pouvez le faire avec votre partenaire, un membre de votre famille, un ami proche, et même un thérapeute.

En thérapie, le jeu de rôle vous permettra de vous entrainer à vivre ce type de situation de la façon la plus satisfaisante possible pour vous. Progressivement, vous affronterez les appels téléphoniques en vous forçant petit à petit à y répondre. Cela vous permettra également d’apprendre à vous relaxer afin de faire baisser votre niveau d’angoisse.

S

Serpent

La peur des serpents est l’ophiophobie.

C’est une phobie très répandue qui est l’une des plus anciennes.

Cette peur trouve sa première origine dans l’évolution de notre espèce. Fut un temps, les serpents représentaient un danger parfois mortel pour les hommes. Et même si aujourd’hui, il y a très peu de chance de tomber sur un serpent venimeux, cette peur est toujours active chez de nombreuses personnes.

 

Une autre origine de cette peur peut être lors de la rencontre traumatisante avec un serpent durant l’enfance.

La peur du serpent peut impacter le quotidien de l’individu avec l’évitement des balades en forêt, une sortie au Zoo, le visionnage de film avec des serpents…

Mais cela peut aller plus loin, amenant à un repli sur soi, un évitement des lieux publics et/ou des relations sociales

T

Travailler

La peur de travailler est l’ergophobie.

C’est une phobie assez fréquente qui se présente par l’appréhension, surtout le matin, de se rendre sur son lieu de travail et de travailler. Elle peut concerner un individu en poste mais également quelqu’un en recherche de travail.

Elle est liée généralement à des difficultés au travail mais également à un manque d’épanouissement professionnel et une mauvaise ambiance.

Les origines de cette peur peuvent provenir d’un manque de confiance en soi et d’un sentiment de ne pas être à la hauteur. De mauvaises expériences et des échecs peuvent également être une cause, tout comme une pression hiérarchique, une charge de travail impressionnante… L’individu peut également craindre d’être licencié ou de ne pas réussir les tâches qui lui sont confiées. 

C’est une phobie très contraignante car, soit l’individu est bloqué pour poursuivre son travail, soit il est bloqué pour le démarrer.

(Le nombre) 13

La peur du nombre 13 est la triskaïdékaphobie.

L’individu ayant cette phobie va par exemple faire des calculs en permanence afin d’éviter d’être confronté à ce nombre, considéré comme maléfique

Il aura peur rien qu’à l’évocation du nombre, s’il se retrouve dans un groupe de 13 personnes, chaque 13 du mois il sera anxieux et évitera de sortir, notamment les vendredi 13…

Cette phobie se révèle proche d’un trouble obsessionnel-compulsif.

Cette superstition proviendrait du IV° siècle avant J.-C. Le roi Philippe II de Macédoine a été assassiné peu de temps après avoir ajouté sa statue à celle de 12 Dieux, devenant alors la 13° statue maudite.

Dans la religion Chrétienne, le vendredi 13 est associé à l’interprétation de la Cène lorsque Jésus a réuni ses 12 apôtres dont Judas qui l’a trahi.

Certains lieux sont dépourvus de n°13 par superstition populaire.

Par exemple, tel hôtel n’aura pas de chambre n°13, ou tel bâtiment sera dépourvu de 13ème étage, ou encore certaines compagnies aériennes dont Air France, n’ont pas de siège 13 en cabine.

Trou

La peur des trous est la trypophobie.

L’individu éprouve une peur immense à la vue de trous (mousse de shampoing, gruyère, l’intérieur des barres de chocolat…).

Des études auraient démontré que cette phobie pouvait trouver son origine dans un réflexe de survie que l’on aurait gardé ancré dans notre cerveau. Les animaux venimeux possèdent des motifs circulaires pouvant rappeler la forme des trous. Leur simple vision provoquerait alors un réflexe de fuite.

Ces formes géométriques évoquent également des symptômes de maladies (gale, rougeole, variole…) et le mécanisme est donc le même : fuir les personnes malades.

Tonnerre

La peur du tonnerre est l’astraphobie.

L’individu va réagir de manière irraisonnée et excessive dès qu’un orage éclate et va s’inquiéter pour lui et son entourage.

Cette peur est liée au fait que l’individu sent que le tonnerre est incontrôlable et destructeur. Dès qu’un orage éclate, l’astraphobe sera pris de panique et fera tout pour se cacher afin de ne pas être touché par la foudre. La lumière de l’éclair peut également être terrifiante, et certains individus préfèreront vivre dans la pénombre et ne sortir que la nuit.

L’astraphobie peut avoir plusieurs origines. Un des parents apeurés lors d’un orage, des discours anxiogènes à son sujet, une nuit passée à l’extérieur lors d’une tempête, la vue d’un éclair aveuglant… Tant d’évènements qui peuvent impacter un enfant et lui faire développer une phobie.

L’orage est un phénomène naturel dont l’être humain n’a aucun pouvoir sur lui, il peut se sentir très petit face à lui, démuni, ravivant alors nos pulsions morbides et nos angoisses de mort qui se traduiront alors en phobie.

En thérapie, il sera intéressant de travailler votre peur de l’inconnu et vos angoisses de mort afin d’approfondir cette phobie et vous accompagner à son dépassement.

V

Vieillir

La peur de vieillir est la gérascophobie

Dans un monde où la plupart sont obsédés par l’image de jeunesse et de beauté, il est normal, au fond, de ne pas vouloir vieillir !
Mais lorsque cette peur affecte le bienêtre de l’individu, on passe du côté de la phobie.

Ces individus peuvent avoir peur de devenir dépendant aux autres, perdre leur mobilité, partir en résidence pour personnes âgées, changer d’apparence…

Cette crainte se développe généralement aux alentours de la trentaine lorsque les premières rides commencent à apparaitre. A partir de ce moment, les individus peuvent commencer à développer un trouble anxieux.

Un évènement traumatique peut également être à l’origine de la phobie.

Voiture

La peur en voiture, des voitures ou de conduire une voiture est l’amaxophobie.

Cette phobie se traduit par des crises d’angoisse à l’idée de devoir conduire. Il peut s’agir de conducteurs récents qui ont une appréhension ou des plus expérimentés qui ont eu un accident. Cette crainte peut provoquer une perte d’autonomie qui aura des conséquences sur la vie quotidienne.

Le manque de confiance en soi peut entraîner une peur de faire une erreur ou de créer un accident sur la route. Cette crainte peut aussi se traduire du côté passager, révélant alors un manque de confiance envers les autres.

Afin de retrouver cette autonomie perdue, il faudra travailler sur ses pensées : ne plus voir la route comme une menace ; sur ses émotions et son anxiété ; et sur son corps, afin de le relaxer.

Certains thérapeutes ont des outils de réalité virtuelle. En vous exposant à la route de façon virtuelle, vous vous réhabituez petit à petit à être dans une voiture, à la route… Par la suite, vous pourrez mettre en place des rituels : vous asseoir quelques minutes dans votre voiture, devant le volant par exemple. Une fois que votre angoisse sera atténuée, vous pourrez démarrer le moteur… Et ainsi de suite. Peu importe le temps que cela vous prendra, vous vous exposez graduellement à la conduite, en atténuant au fur et à mesure votre angoisse.

Environ 20% des personnes qui ont été victime d’un accident de la route présentent une angoisse à conduire une voiture et craignent qu’un nouvel accident ne se produise.

Les claustrophobes ont peur de conduire dans des tunnels et les acrophobes de conduire en montagne.

La peur de prendre l’autoroute regroupe plusieurs phobies. L’autoroute est un monde à part, un circuit clos où l’on peut se sentir enfermé, captif, provoquant l’angoisse claustrophobique. Pour d’autres, cela peut réveiller une phobie sociale où l’individu a l’impression de ne pas se comporter comme les autres. Et enfin, pour certains individus, cela peut réveiller l’angoisse d’être perdu dans un grand espace vide, rappelant l’agoraphobie, et la peur de rester bloquer en cas de problème.

Vomir

La peur de vomir est l'émétophobie.

C’est la troisième phobie la plus fréquente dans le monde (les premières sont la phobie sociale et l’agoraphobie). Elle décrit la peur irraisonnable de vomir ou de voir quelqu’un vomir. Mais également d’entendre parler de vomissement, de regarder des images à ce sujet et d’attraper une maladie qui pourrait déclencher des vomissements.

L’anticipation du vomissement provoque souvent les symptômes. C’est une peur ancestrale qui permet instinctivement de rester éloigner des malades et d’éviter la contamination.

La préparation des repas, l’hygiène alimentaire, la conservation des aliments peut provoquer une angoisse chez l’individu qui réorganise toute sa vie autour de cette phobie.

L’individu aura tendance à se replier sur lui-même, évitant certains actes, lieux ou situations susceptibles de les faire vomir (trajets en voiture ou en bus, salle d’attente chez le médecin, grossesse, classe…). Les conséquences sur la vie sociale et professionnelle sont très importantes, les activités de loisirs sont restreintes du fait des stratégies d’évitement adoptées afin de se protéger.

Cette phobie prend de l’ampleur généralement à l’adolescence mais débute souvent durant l’enfance, vers l’âge de 9 ans. Elle trouve son origine dans un traumatisme de ses propres vomissements ou de ceux d’un proche, engendrant une anxiété permanente. La peur s’installe et devient envahissante comme une idée obsédante que personne ne peut calmer.

Ce symptôme s’exprime par une crainte d’un évènement qui viendrait effracter l’enveloppe corporelle : le vomissement. Une partie du corps se séparerait d’une autre créant alors une rupture intracorporelle. Cette crainte s’associe à l’angoisse d’abandon et de séparation. L’individu a peur de vomir, mais il craint également d’être séparé de ses proches. Perdre le lien avec sa première figure d’attachement aurait pour équivalent la crainte de perdre un élément corporel. L’abandon équivaudrait au comportement de vomissement, et l’angoisse d’abandon se couplerait avec celle de vomir.

Nos figures d’attachement exercent une fonction de protection et de réassurance en cas de maladie ou de peur. La peur du vomissement pourrait provenir d’une crainte d’être malade et de rester seul sans bénéficier d’un soutien parental.

Le vomissement peut également être considéré comme une perte corporelle qui nous renvoie à la question du contrôle et donc la perte de contrôle qu’il entraine sur le corps, aggravant l’angoisse de maitrise. L’individu a alors peur de perdre la maitrise de son corps.

La thérapie reste évidemment efficace pour ce type de trouble. Elle permettra d’apprendre à anticiper les moments de crise, de prendre conscience de ses ressentis et de gérer son quotidien différemment.

bottom of page